
C’est une conférence de presse sous haute tension qu’ont tenue, ce jeudi 12 juin 2025, trois syndicats du personnel d’Unilever Côte d’Ivoire. Face aux journalistes, Melagne Bedi Abel (SYNAGBUCI/UGTCI), Kpodjahon Anani Kofi François (SYNATEB/FESACI) et Olivier Djédjé (SYNTRA UCI/Dignité) ont lancé un cri d’alerte.
En cause : le refus catégorique de la multinationale Unilever de verser les indemnités de départ à ses employés ivoiriens, alors qu’un transfert d’activités vers une société locale, SDTM, est en cours. À la clé, selon eux, près de 500 emplois directs et indirects sont en jeu.
« On parle ici de 154 travailleurslaissés dans le flou, et de centaines de familles dont le quotidien risque de basculer du jour au lendemain », martèle Melagne Bedi Abel.
Une vente qui cache une rupture déguisée de contrat
Ce que dénoncent les syndicats, c’est une opération de désengagement en règle. Officiellement, Unilever PLC n’aurait vendu que des actions à SDTM. Mais dans les faits, les syndicats parlent d’une cession d’activité déguisée, avec à la clé un changement substantiel de l’employeur, en violation de l’article 16.6 du Code du Travail ivoirien.
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« Ce transfert est tout sauf neutre. Il transforme le lien juridique entre l’entreprise et ses employés. Et selon la loi, dans ce cas, le salarié doit être consulté et dédommagé s’il refuse ce transfert », explique Olivier Djédjé.
Les représentants du personnel s’appuient aussi sur un accord interne d’entreprise : la convention Ligne Bleue, en vigueur depuis plusieurs années, qui prévoit explicitement qu’en cas de cession, les droits des salariés doivent être payés par Unilever Côte d’Ivoire elle-même. Une clause que l’entreprise refuse aujourd’hui d’appliquer.
Un modèle de sortie asymétrique et inquiétant
Au cœur de la crise, la logique économique du deal est également pointée du doigt. Unilever conserve ses marques les plus rentables – Omo, Lux, Close Up, Signal, Vaseline, Axe – qui seront désormais gérées via une entité internationale sans base locale. Les marques jugées peu performantes – Fanico, BF, Ideal Plus – sont, elles, vendues à SDTM, avec une marge négative de 6 %. Lire la suite sur https://www.linfodrome.com/economie/110297-unilever-cote-d-ivoire-500-emplois-menaces-les-syndicats-denoncent-un-desengagement-brutal-et-illegal