
Éric Boly dit Eric Dollar, porte-parole des 322 ex-agents licenciés de la RTI en 2011, pour « raisons économiques », dans un entretien accordé à Continentmedia.fr, parle de la douleur et l’oubli vécus au quotidien. Cela fait déjà 14 ans que ce drame social a bouleversé des vies dans l’indifférence totale. Aujourd’hui, en 2025, ces ex agents réclament justice à l’Etat ivoirien. « Qu’on nous paie nos droits », lance Eric Boli. Suivez.
Continentmedia.fr : Pourquoi revenir sur ces licenciements quatorze ans après ?
Éric Boly : Merci pour l’opportunité. Je suis Éric Boly, plus connu sous le nom d’Éric Dollar, porte-parole des déflatés de la RTI. Ce licenciement de novembre
>2011 reste le plus grand traumatisme de notre vie. Un matin, sans alerte, nous avons été remerciés. Quatorze ans après ce que j’appelle le « premier drame après la guerre », les séquelles sont toujours vivaces.
Des familles ont été brisées, des foyers disloqués, des enfants abandonnés à leur sort. Plus de 58 collègues sont morts, souvent sans soins, parfois avec des comptes gelés. D’autres, comme Jacques Zady ou Albéric Niangbo, sont aujourd’hui très malades. Et pendant que nous survivons, d’autres profitent des postes que nous occupions.
Comment les agents ont-ils été choisis pour être licenciés ?
Le choix était loin d’être objectif. Il visait surtout ceux perçus comme non originaires du Nord, ou jugés proches de l’ancien régime. C’était une forme de « chasse aux sorcières ». L’État est censé être une continuité, pas un outil de règlement de comptes.
Pourquoi précisément 322 agents ?
C’est une question à laquelle personne n’a jamais répondu clairement. On nous parle de licenciement économique, puis on découvre que plus de 500 nouveaux agents ont été recrutés. Où est la logique ?
Quels motifs officiels avaient été avancés ?
La direction parlait de difficultés économiques. Mais tout fonctionnait normalement : salaires versés, primes attribuées. Aucun signe avant-coureur. Et surtout, aujourd’hui, la RTI a dépassé les 1 000 agents. C’est donc un faux prétexte.
Y a-t-il eu dialogue ou concertation ?
Non. Le SYNINFO, notre syndicat, a tenté d’interpeller la direction. En vain. Tout était déjà décidé. Aucun dialogue, aucune alternative, aucun cadre de négociation.
Était-ce une manœuvre pour « nettoyer » la RTI ?
C’est clair. On a parlé de « rattrapage ethnique ». Cela a permis de faire place à des profils jugés plus loyaux au nouveau régime. La RTI, bras médiatique d’un pouvoir, a été transformée en instrument politique.
Les décisions étaient-elles influencées politiquement ?
Sans aucun doute. Ce fut une décision politique, prise unilatéralement par le DG de l’époque, Aka Sayé Lazare, avec la bénédiction silencieuse d’un Conseil d’administration aux ordres. C’est un abus de pouvoir. Lire la suite sur 2011-crient-justice-le-sale-coup-lex-dg-aka-saye-lazare-14-ans-que-nos-droits-ne-sont-pas-payes-58-collegues-sont-morts-eric-boli/>https://www.ledebativoirien.net/322-agents-de-la-rti-licencies-en-2011-crient-justice-le-sale-coup-lex-dg-aka-saye-lazare-14-ans-que-nos-droits-ne-sont-pas-payes-58-collegues-sont-morts-eric-boli/
Mots clés: #RTI #2011 #Éric Boly