L’ancien ministre des Affaires étrangères ougandais, Sam Kutesa, fait face à une vague de critiques après avoir inauguré une église qu’il affirme avoir construite pour « remercier Dieu » de sa guérison d’un cancer de la gorge.

Ce geste, qu’il présente comme un accomplissement spirituel personnel, a cependant ravivé les tensions autour de la qualité du système de santé ougandais.

Kutesa, proche allié du président Yoweri Museveni, s’est rendu en Allemagne pour suivre un traitement contre un cancer avancé, un soin indisponible en Ouganda. Il y aurait passé six mois après la fin de son traitement, avant de rentrer dans son pays et de lancer la construction de cette imposante église, qu’il décrit comme la concrétisation d’une pr omesse faite à Dieu durant sa maladie.

L’ancien ministre a invité le président Museveni lui-même à l’inauguration du bâtiment religieux, une décision qui a amplifié les réactions du public. De nombreux Ougandais, sur les réseaux sociaux comme dans les médias, se sont interrogés sur les priorités des élites politiques du pays. Beaucoup regrettent que Kutesa n’ait pas plutôt investi dans un établissement médical qui aurait pu bénéficier à la population dans un contexte où les infrastructures de santé demeurent largement sous-développées.

« Il aurait pu construire une clinique ou un hôpital spécialisé pour les cancers, afin que d’autres n’aient pas à quitter le pays comme lui », a commenté un journaliste local sur une chaîne de télévision ougandaise.

D’autres y voient une illustration du fossé grandissant entre les dirigeants et les besoins concrets de la population.

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