Guinée équatoriale : le parquet requiert 18 ans de prison contre Baltasar Engonga
Postée le 02-07-2025 / 124 Vues

Le tribunal de Malabo a ouvert lundi 30 juin 2025 un procès retentissant, surnommé « l’affaire du Trésor » , impliquant d’anciens hauts responsables de la Direction générale de l’assurance et de la réassurance (DGAR).

Au cœur des débats : Baltasar Ebang Engonga, dit « Bello » , neveu du président Teodoro Obiang Nguema, accusé de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et d’abus de pouvoir. Une affaire qui prend une dimension inédite avec la révélation parallèle d’un scandale sexuel impliquant des vidéos intimes tournées dans des bureaux gouvernementaux.
Baltasar Ebang Engonga, ancien directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et figure influente du régime, est accusé d’avoir détourné des millions de francs CFA vers des comptes offshore, notamment aux îles Caïmans . Le parquet a requis contre lui 8 ans de prison pour détournement, 4 ans et 5 mois pour enrichissement illicite, et 6 ans et un jour pour abus de fonction, ainsi qu’une amende de 910 millions de FCFA et une interdiction d’exercer toute fonction publique.

Six autres coaccusés, dont Carmelo Julio Matogo Ndong et Florentina Iganga Iñandji, sont poursuivis pour complicité dans ce système présumé de captation de fonds.

Guinée

L’affaire prend une tournure sulfureuse avec la diffusion fin 2024 de centaines de vidéos intimes montrant Baltasar Ebang Engonga en train d’avoir des relations sexuelles dans son bureau ministériel et d’autres locaux officiels, parfois avec des épouses ou proches de membres du gouvernement . Ces enregistrements, saisis sur ses appareils électroniques lors de son arrestation en octobre 2024, ont provoqué un tollé national, poussant les autorités à interdire les relations sexuelles dans les bureaux administratifs et à installer des caméras de surveillance .
Fils de Baltasar Engonga Edjo’o (président de la CEMAC) et neveu du président Obiang, « Bello » incarne les luttes intestines au sein d’une élite accusée de corruption et de dérives. Certains analystes y voient une manœuvre pour écarter un rival potentiel dans la succession du président, alors que le vice-président Teodoro Obiang Mangue, lui-même impliqué dans des affaires de corruption, tente de se positionner.
Les avocats de Baltasar Ebang Engonga dénoncent un procès politique et contestent la légalité des preuves. L’audience, prévue sur trois jours, doit encore entendre les plaidoiries avant un verdict attendu sous peu.

Crédit photo : Emedia

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Source : AFRIKMAG
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