
Le législateur vote la loi qui inviolable. Dans l’application, les autorités compétentes peuvent (humainement) se tromper et rendre (une décision injustice) à l’endroit d’un justiciable. Comment réparer ce tort, une fois qu’on a la « grandeur et l’humilité » de reconnaitre sa faute et de s’en excuser ? L’humilité exemplaire au sommet de l’Etat est-t-elle possible en cas de « Médecin après la mort » ?
Un hommage à titre posthume. Un aveu public après une affaire judiciaire problématique à Tokyo a relevé une action indélicate commise par la justice et la police qui reconnaissent leur faute et font le repentir. Dernièrement, l
a police et les procureurs de Tokyo ont tenu une cérémonie peu courante. Le duo s’est recueilli sur la tombe de Shizuo Aishima, un homme accusé à tort d’exportation non autorisée d’équipements sensibles.
Une action sociale engagée pour demander réparation
Au cours de cette visite, Policiers et Procureurs ont exprimé leurs excuses auprès des proches de ce dernier, ainsi qu’en présence de membres de sa famille, dans la ville de Yokohama. Cette démarche s’exécute après plusieurs années après une affaire judiciaire marquée par une erreur manifeste, qui avait entraîné, entre autres, l’arrestation injustifiée d’Aishima et de deux autres responsables d’une entreprise locale réputée. Shizuo Aishima, ancien conseiller du fabricant de machines Ohkawara Kakohki, avait été arrêté en 2020, soupçonné d’avoir participé à des exportations illégales.
Mais un rapport publié plus tôt ce mois-ci par la police métropolitaine a conclu à un dysfonctionnement majeur dans la chaîne de commandement qui, selon les autorités, est à l’origine de ces accusations erronées.
« Nous sommes profondément désolés pour la procédure illégale ainsi que pour l’arrestation injustifiée », a déclaré Tetsuro Kamata, surintendant général adjoint du département de police de Tokyo, à l’occasion de cette cérémonie d’excuses. Cette reconnaissance officielle survient après plusieurs mois de tensions, notamment entre la justice, la police et la famille du défunt, qui n’avait pas assisté à une première présentation d’excuses en juin dernier, lors d’une rencontre entre les représentants des autorités et les dirigeants de l’entreprise.
Une affaire aux lourdes conséquences humaines et juridiques
L’histoire remonte à mars 2020, quand Shizuo Aishima, en même temps que Masaaki Okawara, président de l’entreprise basée à Yokohama, et Junji Shimada, un ancien directeur de cette même société, avaient été arrêtés. Ils étaient soupçonnés d’avoir exporté illégalement des séchoirs par atomisation pouvant, selon les autorités, servir à la production d’agents biologiques. Ces accusations graves ont conduit à des inculpations qui ont gravement affecté la vie des concernés. Malheureusement, Shizuo Aishima ne verra jamais la fin de cette procédure. Diagnostiqué d’un cancer de l’estomac alors qu’il était en détention, il a été emporté par la maladie en février 2021, à l’âge de 72 ans.
Malgré 08 demandes de libération sous caution, toutes avaient été rejetées, retardant son accès à un traitement médical adapté. Ce n’est qu’un peu avant son décès qu’il a été autorisé à sortir de prison pour recevoir des soins. En juillet 2021, une volte-face judiciaire a suivi : les procureurs ont retiré toutes les charges pesant contre les trois hommes, mentionnant que « des doutes sérieux subsistent quant à leur culpabilité ».
Dans un rapport d’examen, le Bureau du procureur général a reconnu que les demandes de libération sous caution auraient dû recevoir un traitement plus compréhensif, exprimant un « profond regret » face à la façon dont l’affaire a été gérée. Suite à cette décision, la société Ohkawara Kakohki a déposé une plainte contre le gouvernement métropolitain de Tokyo ainsi que contre l’État, réclamant des dommages et intérêts pour le préjudice subi au cours de cette procédure judiciaire largement contestée. Lire la suite sur https://www.linfodrome.com/international/112742-a-tokyo-la-police-et-les-procureurs-demandent-pardon-sur-la-tombe-d-un-accuse-a-tort