À Biankouma, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, la dot en pays Yacouba ne se résume pas à une simple affaire d’argent. La dot en pays Yacouba (Dan) constitue un véritable pacte social entre deux familles, parfois même entre deux villages.
Dans cette société Dan traditionnelle, le mariage est un acte hautement symbolique, et chaque étape de la cérémonie respecte un protocole bien codifié, avec des implications sociales fortes. La famille du futur époux est au centre de la démarche.
En effet, la famille du futur marié mobilise un neveu ou un ami proche appelé ‘’Kihâh’’, qui devient l’intermédiaire principal, le garant du bon déroulement de la dot. C’est lui qui aplanit les tensions, règle les litiges, et reste la personne de référence si le couple rencontre des difficultés. Il int
ervient également si une restitution des biens doit être faite en cas de divorce.
Une dot structurée et codifiée étape par étape
La cérémonie de la dot en pays Yacouba s’ouvre sur des salutations officielles, suivies des fiançailles et des félicitations. Ces premières phases sont ponctuées de dons symboliques, dont les liqueurs, sommes d’argent, pagnes. À chaque étape, la famille de la fiancée reçoit des biens en reconnaissance du lien qui se tisse. Les parents, frères, tantes, sœurs et belle-sœur sont tous concernés.
La dot elle-même culminait à 150.000 francs CFA.
Vient ensuite l’habillement de la belle-mère, puis celui du beau-père. Des dons particuliers représentent le sel et la natte, deux éléments symboliques de la stabilité du foyer. La négociation de la dot proprement dite arrive en dernier. Son montant varie selon les moyens du fiancé, mais la structure reste immuable. Une fois l’accord trouvé, les conseils sont donnés au couple, scellant l’union.
Coût réel d’une dot à Biankouma
La dot demandée dans un exemple récent à Biankouma comprenait un boubou traditionnel Yacouba. Pour les salutations, 4 bouteilles de liqueur et 10.000 francs CFA étaient exigés. Les félicitations nécessitaient également 4 bouteilles et 5.000 francs. Les fiançailles, elles, s’élevaient à 25.000 francs CFA.
À cela s’ajoutent deux pagnes et 10.000 francs pour les belles-mères, 5.000 francs et un pagne pour les sœurs, 10.000 francs pour les tantes et la mère, et 10.000 francs pour les frères. La dot elle-même culminait à 150.000 francs CFA.
Ce cérémonial, bien que coûteux, reste un passage obligé, respecté par tous pour garantir une union stable et reconnue par la communauté. Faut-il noter que le coût de la dot en pays Yacouba n’est pas fixé à 150.000 FCFA, la dot peut varier d’une famille à une autre et même dans plusieurs villes Dan comme Zouan-Hounien, Sangouiné, Danané et Sipilou.
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